Annot, dès la fin du 19ème siècle, connut avec la construction des hôtels Philip et Grac, un succès sans précédent dans l'arrière-pays.

N'oublions pas qu'à cette époque, le tourisme de la Côte d'azur se faisait essentiellement en automne, en hiver et au printemps. Les clients fortunés français et étrangers, se composaient principalement de gens de la haute société, mais également du monde des arts et du spectacle. Dès lors qu'on put leur proposer à Annot des hôtels qui n'avaient rien à envier sur le plan du confort aux palaces de la Côte, ce fut le succès immédiat ; à partir de 1908, le train arrivant sur place, le succès s'accentua et tout le "beau monde" voulait aller passer l'été à la fraîcheur des platanes d'Annot ; la succulence de la cuisine locale (dont nous allons parler) ne fit qu'augmenter le phénomène.

"Le grand hôtel Grac avait, au tout début du siècle, des salles de bains avec eau chaude courante et baignoires en cuivre poli, chose rarissime, à l'époque, même sur la Côte.
Ces deux hôtels possédaient salon de thé, bibliothèques et fumoirs ; des salons de musique accueillaient des récitals de piano et de musique de chambre. A partir de 1895, l'hôtel Grac prit une longueur d'avance et fit l'enchantement de sa clientèle par l'achat, à grands frais, d'un des premiers gramophones à pavillon, qui permit d'écouter les premiers enregistrements de vedettes de variété."
(Merveilleuses et mystérieuses balades du Pays d'Annot, page 5 - 6)

Des personnalités du monde politique, tel que le Vice-Roi du Pérou, avaient leur suite réservée à Annot et fuyaient la chaleur de la Côte en été, pour la fraîcheur des nuits annotaines…!