PREMIERES TRACES DE NOS ANCETRES AU NEOLITHIQUE
Permettons-nous de rêver aux lointains ancêtres locaux, du néolithique à l’âge de fer, vêtus de peaux de bêtes, pour les plus anciens et de lin pour les plus récents. Ces grottes sont reconnues depuis longtemps et nombre de traits archéologiques et historiques en faisaient mention depuis le début du 19ème siècle. Cependant, la première campagne de fouilles digne de ce nom et fertile en renseignements et découvertes scientifiques, fut effectuée par une équipe de l’association de spéléologie et de préhistoire de Monaco, de 1955 à 1960. Ils découvrirent à cette occasion des grottes de surface plus modestes, mais dont les fouilles ont rapporté de grands résultats archéologiques. Ces quelques grottes de petite taille n’offrent que peu d’intérêt sur le plan de la visite. La plus anciennement connue et la plus facile d’accès pour la balade (voir plus loin n° 10) est celle dite de Méailles, alias « trou du bœuf », du nom du quartier, curieusement appelé « le cul du bœuf ». Les fouilles des années « cinquante » ont permis de retrouver un très grand nombre de poteries (assiettes, cruches, plats, vases et coupes), ainsi que de nombreux outils en silex, calcaire et os (flèches, lames, burins, masses, aiguilles, haches, grattoirs, etc…) Un certain nombre d’ossements d’animaux, trouvés dans des fosses, ont également permis de connaître les menus carnés de nos ancêtres ; ils se régalaient vers 7000- 6000 ans avant J-C de marmottes, de campagnols, de lièvres, d’oiseaux divers, de cerfs, et d’un grand nombre de moutons et de chèvres, ainsi que des premiers sangliers déjà domestiqués. Quant au riche plateau actuel de Méailles, il est bien certain que déjà à cette époque, les habitants de nos grottes y cultivaient un blé primitif (l’épeautre), ainsi que l’orge ; écrasées sur des roches de grès creusées, ces graminées devenaient alors des galettes plates cuites à la braise. Ils mangeaient également en grande quantité, des glands, des prunelles, des noisettes, des châtaignes et des noix, ainsi que des mûres, des framboises, des fraises des bois et des airelles. Les pommes, poires et prunes, le tout à l’état sauvage, faisaient également leur ordinaire. Une grande collection de tous les divers objets retrouvés est exposée au public au musée d’archéologie de Monaco, sous le titre des grottes de Méailles. Dans mon premier livre, Histoires et Histoire du Pays d’Annot, en 1988, je souhaitais qu’un certain nombre de ces objets puissent nous revenir, pour une exposition permanente ; il semblerait que quatorze ans après, cette idée ait fait son chemin auprès de nos nouveaux élus ! Souhaitons-le vivement.
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