CONSTRUCTION PHYSIQUE D'ANOTH
Rappelons que les fondations de l'Eglise actuelle datent de l'an mille et que dès 1042, le Seigneur du lieu en fait donation (ainsi que tous ses biens) à l'Abbaye St Victor de Marseille. Aucun bâtiment, sauf l'église primitive Saint Pons et les remparts inclus dans les constructions ultérieures, ne subsiste aujourd'hui. Les premières maisons en pierres se seraient donc situées à l'intérieur de ce périmètre, avec pour premières rues, l'actuelle rue Capone et St Jean (haut de la Grand-Rue actuelle) ; une seule porte dite dans les archives "Portail du Robinet ou de la Robine" devait relier les anciennes maisons Pellegrin Solange et Ugo Marthe.
Nous trouvions donc la nouvelle porte au bas de la grand-rue actuelle et la première porte N.Dame au niveau de l'actuelle maison Hutin. Par l'agrandissement des remparts et donc du village, la porte primitive du "Robinet" se trouva donc obsolète et fut sans doute démolie.
plan n°3.(environ de 1400 à 1520)
Construction du pont de pierres de la Beïte
A partir du 17ème siècle, l'édification des maisons Verdollin, Favre, l'Hostel-Dieu, la première partie de la Chapelle de Pénitents, le Coulet, la Maison des Arcades, la fontaine et sa place caladée, acheva la dernière tranche des remparts et leur donna leur aspect définitif ; d'autres portes furent également ouvertes dans certaines murailles: la Porte du Four et la Porte de l'Eglise, ce qui permit l'accès sur les Vallasses. plan n°5 (environ de 1590 à 1690) .
Notons aussi : Le Pont de la Vaïre construit en pierres en 1681, après l'effondrement de l'ancien pont de bois en 1676. Néanmoins, il fallut attendre 1711, pour que le tablier en maçonnerie fût construit avec ses saillies pour protéger les passants des roues des charrettes. C'était le Pont des sept arches, qui fut raccourci en 1897 lors de l'agrandissement de la place côté ouest. Les travaux d'agrandissement et d'amélioration des canaux d'arrosage agricoles et de dérivation industrielle (moulins, filatures, teintureries et scieries), canaux dont nous trouvons déjà la preuve de l'existence en 1487, lors d'un renouvellement de bail du meunier, alors que le canal est en mauvais état (voir chapitre "Réunion du conseil de la communauté" ci-aprés)
En 1830, fut dessiné le premier cadastre avec le nom des anciennes rues, rebaptisées ou francisées, pour quelques-unes unes d'entre-elles au début du 20ème siècle, on ne sait trop pourquoi d'ailleurs, car certains vieux noms étaient d'une réelle nostalgie et poésie…Quartier de la Sardaigne, rue St. Jean, rue Senestre, rue Capouane (coquine, ce qui nous laisse deviner qu'elle devait être la rue du plaisir) et autres rues du "plus hault bial" (canal) et rue "du mitan"…
Le centre historique d'Annot n'a quasiment pas évolué depuis un gros siècle, en dehors de la démolition du Coulet et de sa "restauration" ; la législation sur la protection du patrimoine historique bâti arrivera-t-elle à protéger nos vieux villages des "bétonneurs"? Avec l'aide vigilante et citoyenne de nous tous, peut-être!
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La société moyenâgeuse. Les templiers dans la vallée et leur Tour.
La chapelle de Vérimande et la chapelle nouvelle de Vers-la-Ville. (12ème siècle) "Au cours des 11ème et 12ème siècles, l'administration d'Anoth, en la carence de son Seigneur, paraît avoir été faite par les religieux locaux représentant l'abbaye St Victor de Marseille (qui prélevant les divers impôts, agissaient davantage en autorité matérielle que spirituelle). Ce fut donc pendant deux siècles, une féodalité religieuse, où l'influence des grandes familles locales n'était pas exclue (les Sabran, les Requiston, les Féraud, les Fouques natifs du "Pays d'Annot") qui levèrent avec le Vicomte de Castellane, pour le compte de la première croisade de Godefroy de Bouillon, une compagnie de cent croisés qui représentaient les communautés d'Anoth, du Fugeret, de Méailles, d'Allons et de Thorame. "Les terres et domaines tels que Vérimande étaient habités par les frères servants, qui avec l'aide des manants locaux, s'engageaient à cultiver les terres et à élever le bétail nécessaire au "développement matériel de l'Ordre, pour la gloire de Dieu". Ce texte d'archives est un véritable trésor, car il nous permet notamment de découvrir certains patronymes de l'époque (en l'occurrence ceux des élus du peuple qui formaient le Conseil) ; quelques familles portent encore les mêmes noms de nos jours ; sont-ce des descendants ? De plus de nombreux métiers nous sont dévoilés ; d'autre part , ce texte fut écrit à l'occasion du renouvellement du bail au meunier communal et l'on y apprend que le canal public qui alimente le dit-moulin doit être réparé ; nous avons donc la preuve que le canal communal d'Annot existait déjà au 15ème siècle. "le bail est renouvelé au Sieur ANDRE Laurens, meunier et tisserand, par l'honorable Conseil de la Communauté d'Anot, dont les membres présents sont : COUSTERY Pierre (Petrus) premier Consul d'Anot, ANDRE Augier (Augérii) tisserand, FERAUD Jacques (Jacobus), EMERIC Jacques (Jacobus), FLOTTE Guillaume (Guillelmus), ALBAYE Eric (Erigius), BOERI Honoré (Honoratus), GASTAUDI Pierre (Petrus), Maître DURANDI Guillaume (Guillelmus), Maître VACHIER Paulet (Pauletus)chirurgien-barbier, Conseiller PELEGRINI, tailleur, receveur, DOZOL Antoine (Antonius) trésorier municipal, Conseiller ROCCAS receveur, trésorier municipal, Conseiller RAYNAUD receveur, DOZOL Pierre (Petrus) trésorier municipal, Maître ROCCAS Boniface (Bonifacius), TRAVERSIER Honoré (Honoratus), DURANDI Pierre (Petrus), DEPANDA Eric ( Erigius) mégissier, BERARD Jean (Joannes) tanneur, FLOTTE Claude (Glaudius), BLANC Pierre (Petrus), MAYSSON Jean (Joannes), Maître ROCCAS Claude (Glaudius) foulonnier, CLANGER Antoine (Antonius) drapier, FABRE Guy (Guigo), RABIERS Eric (Erigius), BERARD Antoine (Antonius) maréchal-ferrant, EMERIC Antoine (Antonius), Maître EVEQUE Pierre (Petrus) tisserand, MATI Pierre (Petrus), PELEGRINI Julien (Julianus), ESPITALIER Elzéar (Elzéarius), Maître COUSTERY Honoré (Honoratus) bourrelier, bâtier, VEZIAN Jules (Julius), COUSTERY Laurens (Laurentus) tisserand, VERDOLIN Eric (Erigius), GUIZOL Jean (Joannes), VERDOLIN André (Andréas), DAMON Vincent (Vincentius), LAUGIER Jean (Joannes)…..Cette honorable assemblée s'est tenue le 26 mars de l'an de grâce 1486, derrière la crypte de l'Eglise d'Anot, sous le règne du très chrétien et illustre Souverain et Seigneur, CHARLES , huitième du nom, Roi de France, par la gloire de Dieu, Comte des Comtés de Provence et de Forcalquier et des terres à l'entour, sous l'autorité de moi, premier Conseiller AUGER , Baile, Lieutenant de juge, Capitaine, Officier de la garde du Clavaire et gardien des clefs de la ville d'Anot, Notaire à Anot et Guillaumes.
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